La commission interprofessionnelle viandes bio d’INTERBIO Nouvelle-Aquitaine a réuni 24 participants le 13 novembre en visioconférence.
Au programme : état des lieux et perspectives pour le marché des viandes bio, notamment en lien avec la situation particulière des confinements successifs qui ont impactés le marché de la viande.
Les filières ovin et bovin allaitants atteignent un palier en termes de conversion : que ce soit pour le bovin ou pour l’ovin, les progressions ne dépassent pas 4 %. Ce tassement des conversions fait suite à une période de forte progression. En 5 ans, la production de viande bio a doublé en France. En 2019 les volumes d’abattages sont en augmentation de +16 %.
Les opérateurs de collecte font part de la demande croissante en produits élaborés, tendance qui s’est encore accentuée lors des épisodes de confinement. Le déséquilibre matière s’est renforcé, avec une consommation accrue en produits faciles à cuisiner : 60 à 70 % des carcasses sont valorisés en steak haché, voire 100 % lors des périodes où les débouchés se réduisent. Lors du 1er confinement, la période estivale et le pouvoir d’achat encore peu érodé des ménages ont favorisé la vente de pièces à griller. Ces bonnes ventes ont compensé en partie la perte des débouchés en restauration hors domicile.
Concernant la viande ovine, certains distributeurs ont pris le parti lors du 1er confinement de favoriser la viande ovine d’origine France. En effet, 60 % de la viande ovine consommée en France est importée. Ceci a eu pour conséquence une augmentation du prix de l’agneau conventionnel payé au producteur. De fait, les agneaux conventionnels sont vendus aujourd’hui quasiment au même prix que les agneaux bio. Cette conjoncture particulière ne favorise pas les conversions bio. Par ailleurs, Limovin mentionne que le nombre de producteurs ovins tend à diminuer : comme dans d’autres filière, les exploitations peinent à trouver un repreneur. Le secteur de l’élevage est particulièrement touché par cette problématique.
Quant à la filière porc, les opérateurs économiques sont unanimes : la filière a installé un nombre suffisant de producteurs, le marché tend à l’équilibre. Afin d’éviter les surproductions, le frein est mis sur de nouvelles installations en filière longue. Par ailleurs, la question du déséquilibre matière se fait sentir sur le porc : il s’est accentué en particulier sur la poitrine lardon, qui est un produit fortement demandé.
Enfin, au sujet de la filière du poulet de chair, les opérateurs constatent une poursuite des conversions. Le marché reste dynamique malgré la baisse des débouchés en restauration hors domicile. La part des découpes reste dominante. Afin de valoriser l’intégralité de la carcasse, Les fermiers du Sud-Ouest proposent un produit intéressant : le poulet coupé en huit.
D’autres sujets ont été abordés, comme la question de la valorisation de la voie mâle en élevage bovin, ou encore la question du devenir des abattoirs. Un webinaire sera organisé pour mieux sensibiliser les producteurs aux besoins des opérateurs économiques et à la réalité du marché. La question du devenir des abattoirs et de leur stratégie de développement sera abordée dans un groupe de travail afin de détecter les besoins de la filière et de proposer des actions et des solutions de financement adaptées.
Contact : Barbara Kaserer Mendy, Antenne de Limoges, 05 55 33 14 02, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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